De plus en plus d’Etats ont défini des programmes pour attirer des individus fortunés y compris en proposant l’acquisition de la nationalité en contrepartie de sommes d’argent. Mais l’étude des liens entre nationalité et citoyenneté ne peut faire abstraction du cadre juridique dans lequel les individus évoluent, car c’est bien ce cadre national qui fixe l’attribution et l’acquisition de la nationalité et précise les modalités d’exercice de la citoyenneté. Le présent article souhaite rendre compte de ces liens et des comportements que les individus adoptent face aux différentes réglementations étatiques. Le contexte est celui de l’émergence d’une « citoyenneté flexible », qui se double d’une « nationalité flexible », dans une « société liquide ». Nous sommes indiscutablement arrivés à un stade où la nationalité n’échappe pas à la logique de marchandisation inhérente à l’extension du libéralisme individuel. Seront ainsi distinguées, à partir de l’étude des règles fiscales, trois manières pour les individus d’acquérir une nationalité. A la plus traditionnelle nationalité comme héritage, s’ajoutela nationalité comme investissement. Il s’agira alors dans un troisième temps dedessiner les contours d’une nationalité qui serait uniquement un accessoire de l’identité, ce qui favorise l’émergence de nouveaux moyens de contrôle de l’identité.